-- les micros numériques sont commercialisés depuis environ 15 ans déjà et je pense que Neumann est un peu le leader sur ce secteur (mais je peux me tromper...)
-- il me semble que les micros dits numériques nécessitent (impérativement ?) une interface
AES42 (protocole publié en 2001 - avec sa dernière révision en 2019 !) - l'AES42 étant nécessaire pour la "télécommande", gestion de gains, phase etc et pour l'alimentation du micro numérique !
-- il me semble (mais je peux me tromper ?) qu'il n'y a actuellement aucune console pour le live intégrant de telles interfaces AES42 (mais il est probable que ces micros numériques ont trouvé leurs places dans certains autres secteurs comme le Broadcast, le Cinéma et probablement quelques studios etc...)
-- il est probable qu'il existent des enregistreurs munis directement d'interfaces AES42 ....
-- je note aussi que le RME DCM842E,
(je cite : ce qui ouvre la porte au mixage de qualité in situ...) n'est pas un outil de mixage mais juste une interface AES42 ( donc un préampli-convertisseur N/N et N/A); on aura donc toujours besoin en plus du DCM842, d'une console pour le mixage et les traitements !
concrètement, ce qui est certainement une prouesse technologique et un secteur de discussions passionnantes pour les ingénieurs de R&D, me semble pas forcément utile pour l'ingénieur du son (ou pour le prestataire concerts, spectacles événements etc) au jour d'aujourd'hui....
primo un micro numérique coûte environ deux fois plus cher que son frère analogique (compter à partir de 1200 euros !! pour UN micro ! un D1 de Neumann c'est plutôt 4500 euros pour le micro seul !) et fera en grande partie doublon avec ce qui est déjà présent dans les consoles et stage-boxes (préampli, convertisseurs etc)
puis il faut encore une interface AES42 comme par exemple le RME DCM842 à presque 3000 euros pour 8 micros
et on rentrera ensuite de toute façon à nouveau dans une console de mixage ordinaire (concrètement on se retrouve donc à nouveau avec plusieurs conversions consécutives...
puis, n'oublions pas que chaque micro numérique aura aussi sa propre latence (qui s'ajoutera biensûr encore à la latence globale de la chaîne déjà existante) avec en prime de nouveaux soucis de déphasage dues aux différences de latences des différents micros
donc tout ça va passablement compliquer la tache de l'ingé-son et ajouter des nouvelles contraintes et surtout cela coûte très très cher pour un résultat qui n'apporte à mon avis perso rien d'essentiellement mieux...
....mais comme j'ai dit, je ne connais RIEN en captation tournage cinéma et il se peut très bien que sur ce secteur-là les choses sont complètement différentes !! (à ce sujet, un document intéressant de Dorian Racine a été publié en 2016 :
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01379230/document
et puis : si on a les 5000 euros pour s'offrir un couple micro-numérique + interface AES42, on a bien le droit de se faire plaisir....
et ce matériel trouve naturellement sa place dans le secteur du matériel très haut de gamme (préamplis, compresseurs, égaliseurs, convertisseurs, horloges etc etc) et les budgets à plusieurs dizaines de milliers d'euros; mais pour le secteur de prestation, quand on n'a pas seulement besoin d'un ou de deux appareils spécialisés; mais qu'il faut investir dans un parc cohérent (genre 30, 50 ou 60 micros ou plus) ça fait très vite faire très très très mal au portefeuille !
en conclusion perso (et toujours légèrement HS), je dirais : de mon point de vue, le micro numérique apporte des contraintes (et coûts supplémentaires) et pas de vrais améliorations pour le travail de mixage en live (voir aussi tous les arguments pertinents de Remy ci-dessus !!); et puisque les consoles numériques intègrent DÉJÀ tout ce qu'il faut pour gérer des sources analogiques, je ne vois pas pourquoi me compliquer la vie avec du matériel cher et à nouveau ajouter de multiples conversions A/N, N/N et N/A
et j'ajouterais que : avant que le "tout numérique universel" sera envisageable il faut déjà que TOUS les fabricants de matériel numérique soient d'accord pour
un seul et unique protocole universel et là, les amis on est encore loin, loin, loin, loin...... (mais c'est encore un tout autre débat !!!)