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Sonomètre et traçabilité des concerts

Posté : 8 févr. 2012, 20:40
par Samsam
Bonjour,
Je suis régisseur dans un théâtre qui fait beaucoup de concerts.
Jusqu'à présent, le lieu gérer normalement les niveaux sonores en faisant attention à être aux normes via le visuel du dbmètre en régie.

Le truc est qu'on a eu une plainte via la préfecture, nous demandant de faire encore plus attention.

Donc j'ai deux questions :

1- Existe-t'il un système où on puisse brancher un sonomètre sur PC et garder un "enregistrement" des fluctuations dudit dbmètre. Comme ça si il y a une plainte on aurait une traçabilité des niveaux sonores du concert... ?

2- si on doit avoir un limiteur, quels seraient les types de limiteurs qui existent, avez vous des conseils... ?

Voilà.

Merci pour ce site qui est un de ceux qui sont encore intéressant...


"Amusicalement"

Posté : 8 févr. 2012, 21:07
par ziggy
hello Sam et bienvenu sur le Forum
deux réponses toute de suite...
des limiteur, il y en a en veux-tu en voilà... en gros il faut compter au moins 1500 euros pour l'appareil (il y en a des moins chers! mais aussi des bien plus chers!!) mais dans tous les cas je ne peux que te conseiller de passer directement pas un professionnel pour la vente et pour l'installation (même si tu peux évidemment acheter (et installer) ce matériel toi-même exemple chez la-BS

pour les logs concernant les SPL, c'est parfaitement possible; un logiciel FFT comme Smaart le fait; il faut juste le calibrer pour le micro...
ensuite on peut paramétrer ce que les logs doivent enregistrer, exemple une mesure toutes les minutes ou la moyenne sur 5 minutes etc etc et le logiciel ecrit ligne par ligne dans un fichier texte tous les datas... qu'on peut ensuite archiver ou imprimer etc...
autres logiciels : Systune, Flux et plein d'autres

il me semble que c'est possible aussi avec certain softs gratuits comme RoomEQ-Wizard

certains logiciels sont capable d'écrire en ASC-II (ce qui permet d'importer les datas ensuite dans une feuille de calcul comme Excel pour les exploiter d'avantage encore...)

Posté : 8 févr. 2012, 22:36
par Samsam
Merci pour ces premières réponses...

Le truc est qu'on me parle d'élément "aux normes"... sans me préciser de quelle norme on m parle.

Du coup, est-ce que si je fais juste, via Smaart ou un autre, des mesure régulière et que je garde les traces... voir que je rajoute un visuel sur écran du niveau, est-ce que cela peut être considéré comme correcte en cas de controle... ?

Posté : 8 févr. 2012, 22:52
par eb4
1- Existe-t'il un système où on puisse brancher un sonomètre sur PC et garder un "enregistrement" des fluctuations dudit dbmètre. Comme ça si il y a une plainte on aurait une traçabilité des niveaux sonores du concert... ?

2- si on doit avoir un limiteur, quels seraient les types de limiteurs qui existent, avez vous des conseils... ?
J'ai déjà installé plusieurs fois des limiteurs amix des SNA70B.
En plus de faire limiteur par bande (asservie par micro ou par le signal qui le traverse). Il conserve un log accessible par le port rs422.

Par contre, inutile de faire installer et paramétrer le matériel si y'a pas eu une étude d'impact (Socotec,Apave,....).
La plupart des boites de nuit refont l'étude après l'installation du limiteur pour prouver quelles sont en conformité avec la loi. Comme ça dés que y'a une plainte, ils ressortent leur rapport d'impact qui prouve que le lieu est en conformité avec la loi et ils invitent la préfecture à venir relever les logs du système pour prouver qu'il était bien branché.

Je suis pas du tout sur que la préfecture accepte les logs qui viennent d'un soft genre systune ou smaart. C'est trop facilement bidouillable.

Posté : 9 févr. 2012, 10:37
par ziggy
Hello EB a bien précisé les points important !!
la législation est une chose; et les plaintes en sont une autre !!
la législation (exemple celle sur les 105dB) stipule un genre de maximum admissible; mais si un riverain porte plainte parce qu'il est dérangé dans sa tranquillité c'est lui qui a raison (devant un tribunal ou autre) la plupart du temps et encore plus quand les plaintes s'accumulent !!

tes logs et autres n'y peuvent rien du tout !! seul des certificats d'expert pourraient y faire quelque-chose - en gros : c'est à toi de prouver que tu ne déranges personne nulle part

et la traçabilité des niveaux sonores à l'intérieure de ta salle ne disent absolument rien sur les éventuelles nuisances à l'extérieure de la salle

un autre exemple bien précis:
l'autre jour j'ai bossé dans une salle équipé d'un limiteur sonore! vu qu'il y a avait pas mal de plaintes dans le passé le maire avait fait calé le limiteur à 95dBA ce qui n'est déjà pas beaucoup (la batterie en acoustique faisait déjà déclencher la loupiote rouge...et heureusement j'étais avec un orchestre et des musiciens super disciplinés

je me suis arrangé pour bosser autours de 85 à 90dBA avec mon propre sonomètre à la régie et pour éviter tout risque de coupure (faut dire aussi que la salle était bondé - repas Gala et il y avait un fond sonore de 75dBA sans la musique)
malgré tout j'ai eu la visite du maire plusieurs fois dans la soirée qui a d'ailleurs décidé de faire rabaisser le limiteur encore plus... (il était presque vexé que SON limiteur ne coupait pas puis qu'il n’arrêtait pas de me menacer avec cela et le visuel sur mon sonomètre ne le rassurait en rien du tout !!)

sinon concrètement pour ton cas, et surtout s'il s'agissait pour vous d'une première plainte :
avant de commencer à incvestir des sommes et avant de s'affoler il faudrait déjà essayer de trouver exactement quelle était la cause de la plainte
un voisin qui est dérangé ? un bébé qui s'est réveillé ou n'a pas pu s'endormir ?
des gens qui était dans la salle et qui trouvaient cela trop fort ?
des flics qui sont passé ?
etc etc etc, en somme : aller voir à la préfecture pour en savoir plus !

Posté : 9 févr. 2012, 14:29
par Superflu
Il faut aller prendre des mesures depuis les habitations pour voir ce qu il en est en terme de db d'emergence. La limite max legale est de 3db(A) la nuit et 5 le jour, je crois.
C est generalement plutot du coté de l isolation qu il faut chercher des solutions, et
Ensuite caler son limiter en fonction si cela ne suffit pas.
Mais je resume car comme dit plus haut,tout ca se fait/valide par des organismes tels
Que socotec apave..
La loi des 105db(ou moins) concerne donc l interieur de la salle(l 'auditoire), et la gene envers le voisinage elle, se mesure en db(A) d emergence.( c est a dire le
Niveau spl que vous ajoutez au bruit deja existant )

Posté : 9 févr. 2012, 14:52
par Superflu
Le truc est qu'on a eu une plainte via la préfecture, nous demandant de faire encore plus attention.
(decidement..)Je suis parti sur le voisinage, mais en fait il n est pas precisé si la plainte vient d un auditeur ou d un voisin..
Sorry

Posté : 9 févr. 2012, 23:43
par eb4
+1 pour superflu
J’insisterais sur le fait que les mesures étant en dbA. L'émergence dans les basses fréquences la loi en tiens pas vraiment compte mais les voisins aiment pas trop. Je me souviens pas trop de la valeur toléré mais il me semble que c'est plus que 3dB.

Une des boites pour laquelle j'avais installé un SNA70 l'avait fait suite à une plainte d'un voisin. Je sais plus qui de l'apave ou socotec avait fait l'étude d'impact mais ils avaient un micro de mesure dans la boite à coté de celui du limiteur existant, un autre dans la rue devant la boite, un autre chez le voisin le plus proche et un autre dans la maison du mec qui avait porté plainte.

A partir de ça ils avaient mesuré l'émergence de la musique sur chaque octave (la mesure pour chaque octave je l'ai vu que chez la socotec ou l'apave). Tu te base là dessus pour caler ton limiteur.
ils avaient aussi étudié le bruit du trafic dans la rue pour arriver à faire la différence entre le bruit qui venait vraiment de la boite et celui de la rue. ils avaient aussi étudié le bruit sur le parking de la boite à la sortie pour voir si ça ne gênait pas non plus.
Ils avaient fais les mesures de midi au petit matin genre 7 ou 8h.
J'ai vu des rapports d'autre boite que la socotec ou l'apave mais ils étaient pas aussi complet.

Ensuite, il conclut sur la conformité de l'installation. Dans ce là c'était conforme à la loi. Par contre, ils avaient une émergence de 7 ou 8 dB à 63Hz le rapport précisé bien que ça ne mettait pas la boite en infraction mais il recommandait de prendre des dispositions pour remédier à ça.
D'où l'installation d'un SNA70 qui en plus de limiter le niveau global peut limiter octave par octave.

Posté : 10 févr. 2012, 0:48
par Posse24
y a ce système qui fait bien le boulot, je l'ai utilisé plusieurs fois en Belgique.

http://www.10eazy.com/home/

Posté : 20 mars 2012, 11:31
par trad
Bonjour à tous,

Je viens vous apporter quelques précisions sur ce sujet, car il me semble qu'il y a beaucoup de confusion... :wink:

Pour l'étude acoustique :
Depuis 1998, les établissements recevant du public et diffusant à titre habituel de la musique amplifiée, ont l'obligation de réaliser une étude d'impact des nuisances sonores, qu'il y ait ou non plaintes de voisinage.

Le caractére habituel a été reprécisé par la circulaire interministérielle de décembre 2011 :
La manifestation pourra être considérée comme « habituelle » au sens de la
réglementation dès lors que la diffusion de musique amplifiée présente un caractère répété et une fréquence suffisante.
Dans le cas où l'activité de diffusion de musique amplifiée est
répartie sur une année entière, l'établissement est susceptible de relever de la réglementation si la fréquence de diffusion de musique amplifiée est égale ou supérieure à 12 fois par an.
Dans le cas où l'activité de diffusion musicale est principalement effectuée sur une courte période (activités saisonnières),
l'établissement est susceptible de relever de la réglementation si la fréquence de diffusion de musique amplifiée est égale ou supérieure à 3 fois sur une période inférieure ou égale à trente jours consécutifs.


Cette obligation est matérialisée par l'article R571-29 du Code de l'Environnement,
et son absence en cas de contrôle est réprimée parl'article R571-96 du même Code.

L'étude d'impact des nuisances sonores doit contenir :
- L'étude acoustique réalisée par une personne habilité avec les constatations et les recommandations
- La preuve de la réalisation des divers travaux recommandés
- Le certificat de pose et de réglage du limiteur agréé par un professionnel si demandé.
- Les mesures complémentaires de vérification par une personne habilité, après travaux si nécessaire.


Pour les émergences et niveau sonore :
L'article R571-26 du CE fixe le niveau max à 105 dBA en niveau moyen (Leq10 à 15 à ce jour) et 120 dBC en crête.
Ces valeurs doivent être mesurées en tout point accessible au public,
à une distance max de 50cm de la source sonore si elle est immédiatement accessible par le public.
(NDR Une enceinte accrochée à 3m de haut sera mesurée environ 1.60m de haut).

L'article R571-27 du CE fixe les émergences (CAD le dépassement entre le bruit sans l'activité et le bruit avec l'activité).

Pour les établissements contigus avec des batiments à usage d'habitation ou destinés à un usage impliquant la présence prolongée de personnes, soit situés à l'intérieur de tels bâtiments,
ces émergences sont de 3dB en global A et par bande d'octave de 125 Hz à 4 kHz.

Pour les locaux non contigus, c'est l'article R1334-33 du Code de la Santé Publique qui s'applique.
Les émergences sont de 5 dBA en jour de 8/22h et 3dBA de 22/8h plus un correctif sur la périodicité du bruit.
Pour la partie spectrale, les émergences par bande d'octave sont de 7dB à 125 et 250 Hz et 5 dB jusqu'à 4 kHz.
La recherche d'émergence spectrale dépend du bruit mesuré avec l'activité et du lieu de la mesure de réception.

A ce jour la bande d'octave sur 63Hz n'est pas obligatoire dans le process de mesure.
Le bureau d'étude doit, au titre du conseil, y faire référence si des nuisances sont existantes.
L'application ou non des recommandations sur cette bande est de la responsabilité de l'établissement.
Mais, ça va changer...

Un établissement contigu à des habitations ou similaires doit respecter aussi des valeurs d'isolement entre locaux fixées par décret. Ce qui revient à dire qu'in fine il ne doit pas y avoir d"émergence pour le niveau d'émission souhaité.

En cas de défaut d'isolement, un dispositif de limiteur répondant aux exigences de l'arrêté de 1998 et à la norme AFNOR NF S31-122 doit être installé.
Toutefois, si le déficit est supérieur à 10 dB, il est préférable d'effectuer des travaux d'isolation complémentaires.

En clair et en bref, le Niveau Maximum d'Exploitation de l'établissement dépendra de l'ensemble de ces paramètres,
les valeurs les plus faibles à l'émission étant retenues in fine.


Le contrôle et la traçabilité:
Pour être conforme, on doit conserver une trace des enregistrements sur une période d'au moins 2 mois.
La mesure doit avoir été effectuée avec un appareil agréé correspondant à la classe 2, et permettant l'intégration simultanée en dBA sur au moins un LEQ1 et LEQ10.

Les Smaart et équivalent n'étant pas considéré comme des instruments de mesures au sens officiel du terme, puisque dépendant de la linéarité des micros et des préamps utilisés, ne peuvent pas être utilisés dans ce but précis.
Il faut avoir recours à des produits conformes comme l'AFF25 de chez AMIX.
Un limiteur agréé (terme officiel Limiteur Enregistreur Afficheur) possède aussi par définition ce module d'enregistrement.

La prochaine norme sur les limiteurs permettra d'éviter les pièges, puisque les appareils conforme à cette norme devront avoir un logo en attestant sur leur façade.

Voilà, je pense avoir fait le tour...
Si vous avez des questions, n'hésitez pas !
J'y répondrai dans la mesure de mes connaissances.