Le "LRM" a effectivement plusieurs utilisations, et tout dépend de ce qu'on veut faire.
A la base, c'était conçu plutôt pour les lieux de cultes. La musique ou les chœurs sont en stéréo, mais les voix parlées sont en mono depuis un seul point de diffusion. Cela permet de mieux faire correspondre source visuelle et sonore, et cela évite surtout les interactions destructives entre deux sources distinctes qui émettent le même signal. Pour ces mêmes raisons c'est aussi un procédé utile en théâtre. On retrouve la même idée pour un mix cinéma: les dialogues sont généralement en mono sur l’enceinte centrale, même si les personnages ne sont pas au centre de l'écran.
En concert, c'est théoriquement possible d'envoyer la voix lead seule dans un canal central. On aurait les mêmes avantages. Mais ça se rencontre rarement, peut-être parce que dans bien des cas le cluster central devrait être conséquent, et que ce n'est pas pratique à mettre en œuvre.
L'autre utilisation classique est d'envoyer les subs sur le canal mono. C'est une version simplifiée de la méthode des subs en auxiliaires. Mais ce n'est absolument pas possible de faire la même chose avec un processeur de diffusion stéréo. C'est l'erreur classique qu'on commet quand on n'a pas compris comment fonctionne cette histoire de sub en auxiliaire.
- Le canaux L et R sont envoyés vers les tops, et seulement vers eux - et ils sont filtrés par un processeur (au dessus de 100Hz par exemple)
- le canal mono est envoyé vers les subs, et seulement vers eux et il est lui aussi filtré par un processeur (en dessous de 100Hz)
Et donc... il faut trois entrées de processing distinctes: L, R, M. Je dis bien trois
entrées, pas trois sorties.
Soit un utilise un processeur avec au moins trois entrées, soit on utilise deux processeurs de diffusion. Avec cette méthode, on peut choisir pour chaque tranche de la console si on envoie le signal vers le sub ou pas. Par exemple, la grosse caisse va dans le sub, alors que les voix n'y vont pas. C'est totalement différent d'avoir un processeur stéréo qui reçoit le mix de toutes les tranches et qui envoie le grave vers le sub. Pour reprendre l'exemple, les voix ont en fait du grave, mais il est gênant car il donne un son mou et nuit à l'intelligibilité. On peut virer ce grave à l'aide d'un coupe bas sur la console. Mais avec le sub en auxiliaire ou sur le canal mono, on se contente de ne pas envoyer les voix dans le sub. C'est généralement plus efficace qu'un coupe-bas, qui laisse toujours passer une partie du grave.
ce que je ne comprends pas, c'est comment je filtre le signal sub du signal main?
est ce que je ne perds pas en efficacité à envoyer un signal non filtré?
Réponse donnée juste au dessus: il faut un processeur de plus, justement pour que ça soit filtré. Par exemple, avec un TDcontroler, il en faudrait deux:
- un raccordé sur le MAIN LR pour les PS15, dont la sortie sub n'est pas exploitée
- un raccordé sur le canal Mono pour le sub, dont les sorties L et R ne sont pas exploitées.
Certains subs amplifiés intègrent un processing, sans ce cas pas besoin de processeur supplémentaire: on peut brancher directement le sub sur le canal mono.
La différence entre le canal Mono et l'auxiliaire, c'est que le canal mono suit le niveau relatif du MAIN LR. Si le fader de tranche de la grosse caisse est à "-5" et la contrebasse à "-10", les envois vers le canal mono - et donc vers les subs - respecteront cette différence de niveau. Avec un sub en auxiliaire, on peut avoir la contrebasse à "-5" dans le sub alors qu'elle st à "-10" dans les MAIN. Par contre l'avantage du canal Mono, c'est qu'on n'a en général qu'un petit bouton à appuyer pour activer l'envoi vers le sub, et qu'on économise un auxiliaire. Il arrive fréquemment qu'il n'y ait que deux ou trois instruments qui partent vers le sub (grosse caisse, basse, clavier), et on n'a pas forcément besoin d'un dosage fin de l'un par rapport à l'autre spécifique au sub. Que ça suive le MAIN fonctionne souvent très bien.